Les mots vont peut-être me manquer
Les mots pour avouer ou pour nier
Les mots pour gueuler ou pour parvenir enfin à pleurer
Mais pas ceux que j’aurais aimé pouvoir encore te murmurer
Toi tu me sais! Tu me connais! Tu m’as fait!
Ces émotions en rivière ne sont ni prières, ni promesses, ni guerres.
Juste ma manière de dire merde à ton cancer.
Il y avait tant d’autres choses à faire!
Choisir un autre avenir…
Démineur!… Fakir! Femme d’affaires!
Capitaine de navire et changer d’hémisphère?
Astronaute sur le pas de tir prêt à quitter l’atmosphère?
Mais toi, tu as choisi d’être ma mère
Et de m’offrir l’ivresse de ton amour vaste comme la mer.
Moi souvent perdu dans d’inutiles colères, parfois futile et toujours un peu trop fier.
Je suis là avec rien de plus qu’un poème qui ne ferait pas le poids face à un seul de tes “Je t’aime”.
Il aura fallu que je monte sur scène.
La tête vide et le cœur en peine.
Que j’ouvre mon âme qui de ton absence saigne.
J’aurais tant aimé que tu sois là au milieu de ceux que j’aime.
Bien sûr, j’aurais pu te chuchoter tout ça sans cri et sans alarme.
Mais je voulais que vous ici soyez témoins de mes larmes
Je suis debout devant vous.
Nu, sans armure et sans armes
Rien de plus donc qu’un bouquet de prose.
Que je plante dans le jardin de mes souvenirs où maintenant tu reposes.
Un arbre solide, un banc, de l’ombre et quelques roses.
Il me reste à apprendre à vivre sans toi je suppose
Puisqu’à mes chagrins plus personne ne s’oppose.