Rudyard Kipling – If

If you can keep your head when all about you
Are losing theirs and blaming it on you;
If you can trust yourself when all men doubt you,
But make allowance for their doubting too:
If you can wait and not be tired by waiting,
Or, being lied about, don’t deal in lies,
Or being hated don’t give way to hating,
And yet don’t look too good, nor talk too wise;

If you can dream – and not make dreams your master;
If you can think – and not make thoughts your aim,
If you can meet with Triumph and Disaster
And treat those two impostors just the same:.
If you can bear to hear the truth you’ve spoken
Twisted by knaves to make a trap for fools,
Or watch the things you gave your life to, broken,
And stoop and build’em up with worn-out tools;

If you can make one heap of all your winnings
And risk it on one turn of pitch-and-toss,
And lose, and start again at your beginnings,
And never breathe a word about your loss:
If you can force your heart and nerve and sinew
To serve your turn long after they are gone,
And so hold on when there is nothing in you
Except the Will which says to them: “Hold on!”

If you can talk with crowds and keep your virtue,
Or walk with Kings – nor lose the common touch,
If neither foes nor loving friends can hurt you,
If all men count with you, but none too much:
If you can fill the unforgiving minute
With sixty seconds’ worth of distance run,
Yours is the Earth and everything that’s in it,
And – which is more – you’ll be a Man, my son!

Automne

Jusqu’aux chevilles dans l’or, le cuivre et le miel
J’ai marché lentement le long des allées boisées
Dans le virage des saisons entre l’infini et le ciel.

De mille feux dans tes cheveux l’automne avait jeté ses derniers sortilèges.
Mais c’est mon cœur que ce salaud maintenant assiège.
Dans le reflet encore fin du premier miroir de glace
J’ai bien senti que tu manquais d’espace.

Le soleil glisse et les ombres s’allongent.
Ce sont mes lèvres muettes que les rêves avortés rongent.
Oh! Je sais! Je ne suis bon à rien sinon à perdre ceux que j’aime.
Comme le vent les feuilles sème.

Mais putain! Les dimanches de pluie il faut y survivre aussi!
On aimerait attendre un ami.
Faire autre chose que la somme de l’ennui
Tic, … Tac… Il ne se passe rien… Et puis c’est lundi.

Les arbres dénudés tendent des bras affolés de mort-vivants.
Ne pars pas ! Reviens ! Je t’aimerai mille ans!
Je te regarderai porter notre enfant.
Je ferai semblant d’être le vent !

Quoi? Te dire au revoir?… Adieu même?
Saveur de fruits amers sur un air de Requiem

Pour faire quoi? Chercher le bonheur ailleurs sans savoir si il existe?
Mais je ne veux pas de nous si ton amour me résiste.

C’est pour ça que j’écris, que je slamme, que j’insiste!
Petite cigale qui se prend pour un artiste.

Rien que Toi

Les mots vont peut-être me manquer
Les mots pour avouer ou pour nier
Les mots pour gueuler ou pour parvenir enfin à pleurer
Mais pas ceux que j’aurais aimé pouvoir encore te murmurer

Toi tu me sais! Tu me connais! Tu m’as fait!

Ces émotions en rivière ne sont ni prières, ni promesses, ni guerres.
Juste ma manière de dire merde à ton cancer.

Il y avait tant d’autres choses à faire!
Choisir un autre avenir…
Démineur!… Fakir! Femme d’affaires!
Capitaine de navire et changer d’hémisphère?
Astronaute sur le pas de tir prêt à quitter l’atmosphère?
Mais toi, tu as choisi d’être ma mère
Et de m’offrir l’ivresse de ton amour vaste comme la mer.

Moi souvent perdu dans d’inutiles colères, parfois futile et toujours un peu trop fier.

Je suis là avec rien de plus qu’un poème qui ne ferait pas le poids face à un seul de tes “Je t’aime”.
Il aura fallu que je monte sur scène.
La tête vide et le cœur en peine.
Que j’ouvre mon âme qui de ton absence saigne.
J’aurais tant aimé que tu sois là au milieu de ceux que j’aime.

Bien sûr, j’aurais pu te chuchoter tout ça sans cri et sans alarme.
Mais je voulais que vous ici soyez témoins de mes larmes
Je suis debout devant vous.
Nu, sans armure et sans armes

Rien de plus donc qu’un bouquet de prose.
Que je plante dans le jardin de mes souvenirs où maintenant tu reposes.
Un arbre solide, un banc, de l’ombre et quelques roses.
Il me reste à apprendre à vivre sans toi je suppose
Puisqu’à mes chagrins plus personne ne s’oppose.