Automne

Jusqu’aux chevilles dans l’or, le cuivre et le miel
J’ai marché lentement le long des allées boisées
Dans le virage des saisons entre l’infini et le ciel.

De mille feux dans tes cheveux l’automne avait jeté ses derniers sortilèges.
Mais c’est mon cœur que ce salaud maintenant assiège.
Dans le reflet encore fin du premier miroir de glace
J’ai bien senti que tu manquais d’espace.

Le soleil glisse et les ombres s’allongent.
Ce sont mes lèvres muettes que les rêves avortés rongent.
Oh! Je sais! Je ne suis bon à rien sinon à perdre ceux que j’aime.
Comme le vent les feuilles sème.

Mais putain! Les dimanches de pluie il faut y survivre aussi!
On aimerait attendre un ami.
Faire autre chose que la somme de l’ennui
Tic, … Tac… Il ne se passe rien… Et puis c’est lundi.

Les arbres dénudés tendent des bras affolés de mort-vivants.
Ne pars pas ! Reviens ! Je t’aimerai mille ans!
Je te regarderai porter notre enfant.
Je ferai semblant d’être le vent !

Quoi? Te dire au revoir?… Adieu même?
Saveur de fruits amers sur un air de Requiem

Pour faire quoi? Chercher le bonheur ailleurs sans savoir si il existe?
Mais je ne veux pas de nous si ton amour me résiste.

C’est pour ça que j’écris, que je slamme, que j’insiste!
Petite cigale qui se prend pour un artiste.